artiste peintre/ photographe
La peinture construit un espace qui isole, souligne, interroge des scènes de genre. Si à l'origine l'image peinte est photographique, elle s'autonomise par un travail de peinture relativement classique qui vient interroger le statut même de l'image en peinture. La prise de vue vient donner un cadre concret à ce qui sera ensuite mis en avant, perturber, couper. Ces moments peints, isolent et pénètrent l'intimité des sujets. Dans une chambre, une cuisine ou une salle de bain, se joue le théâtre dérisoire voir sur joué, d'une humanité perdue et figé dans l'espace de la toile, comme dans l'espace mental dans lequel ils semblent nous plonger. Nous sommes face à un pourquoi de ces situations, pourquoi tant de banalité, si ce n'est l'inquiétant calme qui s'y joue. Le silence même de l'image semble plus sourd que le poids des non dits et des malaises. Il y a pourtant l'ironie des objets qui par leur traitement et les choix colorés semblent être les acteurs tranquille d'une tragédie humaine. Ils sont bien sages eux. Une déshumanisation progressive s'opère à travers la nonchalance de ces êtres déjà aspiré dans l'image. Certains regard nous prennent à témoin, et s'il nous arrive de sourire, on ne souhaite pas se voir dans ce miroir là. La peinture est l'espace de cette dénonciation, qui prenant la forme d'un théâtre en suspend, rend un dernier hommage à ce qu'il y aurait de possible pour chacun d'eux.
Patrice Decurey, artiste peintre, photographe, retranscrit les singularités : celle des modèles, des narrations, des lieux, des objets. C’est en écoutant ces femmes, leurs histoires, leurs quêtes d’identité, qu’il recompose des espaces scéniques où la question de la non-relation de la non-communication se pose. Sensible aux gestes irréfléchies, il à travaillé autour de la dance, du corps dans l’espace créé.
Dans ses recherches, la question de la perception de soi, de l’image de la femme, il apporte non pas une vérité mais des points de vus tournant autour de la relation avec toutes celles rencontrées et traduites à travers la chair de la peinture.